- LISTER (J.)
- LISTER (J.)LISTER JOSEPH 1er baron (1827-1912)La vie de Joseph Lister a été entièrement consacrée à la chirurgie. Constamment préoccupé par l’amélioration des méthodes de soins destinées à traiter et à guérir ses patients, il a pratiqué son métier de médecin avec une rigueur et un sérieux exemplaires.Sa carrière l’a amené de Londres, où il fit ses études médicales, à Édimbourg, où il épousa la fille de William Syme dont il était l’assistant. Nommé à Glasgow puis à Édimbourg, il y enseigna la chirurgie avant d’être nommé à Londres, au King’s College Hospital en 1877.C’est en 1867 que parut son premier article intitulé Du principe d’antisepsie dans la pratique médicale . Il y présentait ainsi son invention: «Qu’il fût éminemment souhaitable d’empêcher l’éventuelle suppuration des plaies, à cause des risques qu’elle entraîne, semblait jusqu’alors apparemment inaccessible, car il paraissait impossible d’essayer d’exclure l’oxygène généralement considéré comme l’agent par lequel la putréfaction était réalisée. Mais quand il fut prouvé par les recherches de Pasteur que la septicité de l’atmosphère dépendait, non de l’oxygène ou d’un autre constituant gazeux, mais de microorganismes en suspension dans l’air, tirant leur énergie de leur vitalité, il m’apparut que la décomposition dans un tissu lésé pouvait être empêchée sans exclure l’air, en y appliquant un pansement capable de détruire la vie des particules infectieuses que l’air transporte.» Publiée à la suite de deux ans d’essais, la méthode d’antisepsie prônée par Lister était donc la conséquence pratique des expériences par lesquelles Pasteur avait démontré que la génération spontanée des microbes n’existait pas. Le traitement des blessures par l’antisepsie, en l’occurrence par l’acide phénique, ouvrait ainsi à la chirurgie des possibilités nouvelles. La désinfection peropératoire pratiquée par Lister dès 1870 devait être bientôt relayée par l’asepsie prônée par Pasteur en 1878. Lister se rallia d’ailleurs très vite aux progrès qui en résultèrent, d’où son statut de véritable fondateur de la chirurgie moderne. Il devait en récolter, de son vivant, la récompense, comblé d’honneurs et unanimement reconnu par ses pairs (d’abord réticents), en Allemagne comme en France, où l’hommage qui lui fut rendu à la Sorbonne en 1882 l’associait à Pasteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.